Création de la Soka Gakkai internationale (SGI)
En 1975, à la suite de l’accroissement du nombre de membres de la Soka Gakkaï hors du Japon, il fonde, avec des représentants de la Soka Gakkai de 51 pays, la Soka Gakkai internationale (SGI) sur l’île de Guam (États-Unis). La SGI est actuellement présente dans 192 pays et territoires
Un extrait de la Nouvelle Révolution Humaine tiré du chapitre "SGI" du Volume 21
La première conférence sur la paix mondiale ayant été officiellement déclarée ouverte, des messages de penseurs éminents du monde entier furent lus, notamment d’Aurélio Peccei (1908-84), cofondateur du Club de Rome ; Juan de Dios Guevara Romero (1910-2000), recteur de l’université nationale de San Marcos à Lima, au Pérou ; de Rayson Huang, vicerecteur de l’Université de Hong Kong ; ainsi que de représentants du Congrès des États-Unis (…)
Puis un représentant du Royaume-Uni prit la parole afin de présenter un rapport d’activité. (…) : « Jusque-là, nous avons déployé des efforts en étroite coopération afin de pouvoir établir cette cohésion et répondre aux exigences de l’époque. Jusqu’à présent, tout en respectant l’individualité et l’indépendance de chaque organisation nationale, nous avons établi la conférence européenne de la Soka Gakkai, la Ligue panaméricaine de la Soka Gakkai et le Conseil culturel bouddhiste d’Asie du Sud-Est. Toutefois, nous estimons qu’il faut aller encore plus loin pour étendre notre solidarité au monde entier. À cette fin, je propose officiellement à cette Conférence de créer une organisation mondiale qui s’appellera la Ligue bouddhiste Internationale (LBI). » (…)
Au petit matin, le 26 janvier, date de la Première Conférence pour la paix mondiale, Shin’ichi se trouvait sur la plage de l’île de Guam. Il se remémorait le voyage qu’il avait effectué en été 1954 en compagnie de son maître Josei Toda au village natal de ce dernier, Atsuta, dans le Hokkaido. Contemplant la Mer du Japon sous le soleil couchant, Toda avait déclaré à Shin’ichi : « Je construirai des fondements solides pour kosen rufu au Japon mais toi, tu ouvriras la voie de kosen rufu dans le monde entier. » Shin’ichi avait gravé ces mots dans son coeur comme s’il s’agissait de ses dernières instructions.
Tout en se rappelant ces paroles, il s’adressa alors intérieurement à Toda : « Sensei ! Aujourd’hui, des pratiquants venus de cinquante et un pays et territoires de toute la planète se rassembleront à l’occasion d’une conférence mondiale pour la paix. Kosen rufu essaime dans le monde entier, proclamant votre message de paix mondiale. Lors de la conférence de ce jour, il semble que je vais devenir président de la Soka Gakkai internationale (SGI) et commencer à prendre la tête – en titre et en fait – du kosen rufu planétaire. En tant que votre alter ego, je suis sur le point de prendre mon envol dans le monde. »
Et ce jour-là, Shin’ichi fut effectivement nommé président de la SGI par décision unanime de tous les participants à la conférence. Ce moment marquait l’aube d’un jour nouveau et historique dans l’histoire de kosen rufu.
La salle de réunion de la Première Conférence pour la paix mondiale nageait dans l’euphorie après la nomination de Shin’ichi Yamamoto à la présidence de la SGI. Tous étaient transportés à l’idée que le dirigeant de celle-ci avait été enfin choisi. (…)
La voix enthousiaste de l’animateur retentissait en annonçant que Shin’ichi allait prononcer son premier discours en qualité de président de la SGI. Des applaudissements et des acclamations se répandirent dans toute la salle. « Félicitations ! Et merci ! » s’exclama Shin’ichi en montant sur le podium. Il sourit à tous les participants et exprima sa sincère gratitude aux pratiquants de Guam qui avaient aidé aux préparatifs de la Conférence.
Après avoir manifesté sa profonde reconnaissance pour les efforts sincères des participants venus de cinquante et un pays et territoires, Shin’ichi Yamamoto évoqua le sens de cette Première Conférence pour la paix mondiale : « On pourrait dire qu’il s’agit d’une petite conférence, d’un rassemblement d’anonymes originaires de divers pays et territoires. Mais je suis convaincu que, dans les siècles à venir, la conférence d’aujourd’hui brillera avec éclat dans l’histoire et que tous vos noms seront sans aucun doute gravés non seulement dans l’histoire du bouddhisme, mais aussi dans l’histoire de l’humanité. »
Shin’ichi parlait avec conviction. Ses sentiments faisaient parfaitement écho à ces mots de l’écrivain français Victor Hugo (1802-85) [dans Les Misérables] : « Nous qui croyons, que pouvons-nous craindre ? Il n’y a pas plus de reculs d’idées que de reculs de fleuves. »
Shin’ichi poursuivit en faisant observer que la primauté de la logique du profit et de la puissance militaire, politique ou économique dans la société contemporaine constituait une entrave à la paix et une source de tensions permanentes dans le monde. Il souligna qu’une philosophie religieuse plus élevée aurait le pouvoir de surmonter ces obstacles à la paix, de rassembler l’humanité et d’ouvrir durablement le chemin de la paix.
Les visages des participants étaient rouges d’enthousiasme et leurs yeux luisaient d’une détermination vibrante. Les propos de Shin’ichi devenaient de plus en plus fougueux : « Le soleil du bouddhisme de Nichiren Daishonin entame son ascension vers de lointains horizons. J’espère que vous ne rechercherez pas honneur ou gloire personnels mais que vous consacrerez vos nobles vies à semer les graines de la paix de la Loi merveilleuse dans le monde entier. Je ferai de même. Je vous soutiendrai constamment de tout mon coeur, tantôt à l’avant-garde, tantôt à vos côtés, ou bien encore en vous observant en coulisses. »
Shin’ichi conclut en lançant ce fervent appel aux participants : « En tant que disciples courageux, compatissants et dévoués de Nichiren Daishonin, totalement engagés en faveur de la vérité et de la justice, vivez toute votre existence de façon sereine et inspirante, en déployant des efforts pour la prospérité de vos pays respectifs, pour le bonheur du peuple et l’existence précieuse de l’humanité elle-même. »
Dès que les propos de Shin’ichi furent traduits dans les diverses langues, la salle croula sous les applaudissements. Ce jour-là, à ce moment, sur l’île de Guam, les pratiquants du monde entier se dressèrent pour la paix aux côtés de Shin’ichi Yamamoto, président de la SGI.
LA CHARTE
La SGI s’est donnée une charte pour éclairer son action internationale en faveur de la paix, la culture et l’éducation, et le rapprochement entre les peuples. Chaque association affiliée à la SGI dans le monde a également adopté cette charte.
PREAMBULE
Nous, organisations constitutives et membres de la Soka Gakkaï Internationale (SGI) adhérons au but fondamental et à la mission qui consistent à contribuer à la paix, la culture et l’éducation en se fondant sur la philosophie et les idéaux du bouddhisme de Nichiren Daïshonin.
Nous sommes conscients qu’à aucun autre moment de l’histoire, l’humanité n’a expérimenté une si puissante juxtaposition de la guerre et de la paix, de la discrimination et de l’égalité, de la pauvreté et de l’abondance qu’au XXe siècle ; que le développement de technologies militaires toujours plus sophistiquées, comme le montre l’exemple des armes nucléaires, a créé une situation ou la survie même de l’espèce humaine se trouve en jeu; que la réalité de discriminations ethniques et religieuses violentes entraîne un cycle infini de conflits ; que l’égoïsme de l’humanité et l’intolérance ont engendré des problèmes de dimension mondiale, notamment la dégradation de l’environnement naturel et l’élargissement du fossé économique entre nations développées et en voie de développement, avec de graves répercussions pour l’avenir collectif de l’humanité.
Nous croyons que le bouddhisme de Nichiren Daïshonin, philosophie humaniste fondée sur un respect illimité du caractère sacré de la vie et sur une compassion capable de tout englober, permet aux êtres humains de cultiver et de faire jaillir la sagesse qui leur est inhérente et, en nourrissant la créativité de l’esprit humain, permettra de surmonter les difficultés et les crises auxquelles l’humanité est confrontée afin de réaliser une société de coexistence prospère et pacifique. Nous, organisations constitutives et membres de la SGI, résolus à lever haut la bannière de la citoyenneté mondiale, de l’esprit de tolérance et du respect des droits de l’homme en nous fondant sur l’esprit humaniste du bouddhisme, et déterminés à surmonter les problèmes auxquels l’humanité est confrontée, à un niveau mondial, par le dialogue et des efforts concrets fondés sur un engagement constant pour la non-violence, adoptons cette charte qui affirme les buts et principes suivants :
BUTS ET PRINCIPES
1. La SGI s’engage à contribuer à la paix, la culture et l’éducation pour le bonheur et le bien-être de toute l’humanité en se fondant sur le respect bouddhique du caractère sacré de la vie.
2. La SGI, fondée sur l’idéal de citoyen du monde, s’engage à veiller au respect des droits humains fondamentaux et à ne pas créer de discrimination entre les êtres humains, quelle que soit leur origine.
3. La SGI s’engage à respecter et protéger la liberté de religion et la liberté d’expression en matière religieuse.
4. La SGI s’engage à œuvrer à la compréhension du bouddhisme de Nichiren Daïshonin par des échanges profonds, contribuant ainsi au bonheur de chacun.
5. La SGI s’engage, par le biais des organisations qui la constituent, à encourager ses membres à contribuer à la prospérité de leurs sociétés respectives en tant que bons citoyens.
6. La SGI s’engage à respecter l’indépendance et l’autonomie des organisations qui la constituent, en s’accordant avec les conditions qui prévalent dans chaque pays.
7. En se fondant sur l’esprit bouddhiste de tolérance, la SGI s’engage à respecter les autres religions, à dialoguer et à œuvrer avec elles à la résolution des problèmes fondamentaux auxquels l’humanité est confrontée.
8. La SGI s’engage à respecter la diversité des cultures et à promouvoir les échanges culturels ; afin de contribuer à la création d’une société internationale de compréhension mutuelle et d’harmonie.
9. La SGI s’engage à promouvoir la protection de la nature et de l’environnement en se fondant sur l’idéal bouddhique de symbiose.
10. La SGI s’engage à contribuer à la promotion de l’éducation, dans la recherche de la vérité aussi bien que dans le développement des connaissances, pour permettre à tous les êtres humains de cultiver leurs caractères et de goûter des vies épanouies et heureuses.