La transmission de l'enseignement


Une fois sa décision prise, Shakyamuni partit pour Varanasi (Bénarès), centre culturel et religieux de l'époque. Il enseigna la Loi pour la première fois au parc des Gazelles, l'actuelle Sarnath. Cinq ascètes avec qui il s'était entraîné autrefois devinrent alors ses premiers disciples. A partir de cette époque, il encouragea toujours ses disciples à transmettre la Loi pour le bonheur des êtres humains. Tout au long de sa vie, il poursuivit son voyage de propagation suivi de nombreux disciples, les plus connus étant les "dix principaux disciples", dont Shariputra, le premier en sagesse.

Ce qu'en dit Nichiren Daishonin

La loi ultime de la vie et de la mort transmise par le Bouddha à tous les êtres vivants est Myoho Renge Kyo. Les deux bouddhas dans la Tour aux Trésors, Shakyamuni et Taho, confièrent les cinq caractères de Myoho Renge Kyo au bodhisattva Jogyo et cette transmission s'est poursuivie sans interruption depuis le passé infini.

[...] Les bouddhas Shakyamuni et Taho représentent également les deux phases de la vie et de la mort. Shakyamuni qui atteignit l'Éveil il y a d'innombrables kalpas, le Sutra du Lotus qui conduit tous les êtres humains à l'Éveil et nous, personnes ordinaires, ne sommes en rien différents ou séparés les uns des autres. Par conséquent, réciter Myoho Renge Kyo en s'éveillant à ce fait, c'est hériter du Dharma ultime à travers vie et mort. Poursuivre cette transmission, telle est la tâche principale des disciples de Nichiren, et c'est précisément ce que signifie garder le Sutra du Lotus.

[...] Tous les disciples de Nichiren et ceux qui croient en son enseignement devraient réciter Namu Myoho Renge Kyo d'un même cœur (itai doshin) en transcendant toutes leurs différences, jusqu'à devenir aussi inséparables que les poissons et l'eau dans laquelle ils nagent; ce lien spirituel est la base de la transmission universelle du Dharma ultime qui régit vie et mort. C'est là le véritable but de l'enseignement que propage Nichiren. Avec une telle unité, même le grand voeu de kosen-rufu ne peut manquer de se réaliser. [...] Comme il est admirable que vous m'interrogiez sur la transmission du Dharma ultime à travers vie et mort ! Personne ne l'avait encore fit auparavant. J'y ai répondu en détail dans cette lettre ; gravez-la donc dans votre coeur. Le plus important est de poursuivre votre pratique, convaincu que Namu Myoho Renge Kyo est le sang même de la transmission vitale que les bouddhas Shakyamuni et Taho firent au bodhisattva Jogyo.

L'héritage du Dharma ultime de la vie (Sado, février 1272, à Sairen-bo Nichiji)

Dès lors, qui pourrait douter encore que Nichiren soit bien celui qui enseigne le Sutra du Lotus ? Je concrétise [les mots du sutra] : "Il est l'envoyé du Bouddha. Il est celui qui accomplit "l'oeuvre" du Bouddha." J'ai propagé les cinq caractères du sutra qui furent confiés au bodhisattva Jogyo alors que les deux bouddhas étaient assis côte à côte dans la Tour aux Trésors. Cela n'indique-t-il pas que je suis l'envoyé du bodhisattva Jogyo ? De plus, tout en suivant mon enseignement comme celui du pratiquant du Sutra du Lotus, vous faites également connaître ce Dharma aux autres. N'est-ce pas précisément la transmission [du Dharma Merveilleux] Les désirs mènent à l'éveil (Sado, le 2 mai 1272 ; à Shijo Kingo)

Tous les enseignements de Shakyamuni, ensemble - les enseignements provisoires dans les quatre premières périodes, et le Sutra du Lotus et le Sutra du Nirvana dans la cinquième et dernière periode - ne forment qu'un enseignement unique, comme un seul sutra parfait. [Ils peuvent être divisés en trois parties - préparation, révélation et transmission.] La préparation comprend la partie qui va du Sutra Kegon*, son premier enseignement à Bodh-Gaya, jusqu'aux sutras Hannya* ; la révélation comprend le Sutra Muryogi, le Sutra du Lotus et le Sutra Fugen (dix volumes en tout) ; et le Sutra du Nirvana constitue la transmission. La deuxième partie peut également se classifier en trois catégories. Le Sutra Muryogi et le premier chapitre du Sutra du Lotus constituent la préparation. La révélation commence avec le chapitre Hoben (II) et s'achève avec les dix-neuf stances du chapitre Fumbetsu kudoku (XVII). La transmission inclut le reste du Sutra du Lotus - à partir du passage qui clarifie les quatre étapes de la foi - ainsi que le Sutra Fugen.

[...] On retrouve également préparation, révélation et transmission dans l'enseignement essentiel du Sutra du Lotus, particulièrement dans les quatorze derniers chapitres. La première moitié du chapitre Yujutsu (XV) du Sutra du Lotus constitue la préparation. La révélation comprend la deuxième moitié de ce chapitre, le chapitre Juryo (XVI) et la première moitié du chapitre Fumbetsu kudoku (XVII) - un chapitre et deux moitiés. La transmission comprend le reste.

Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Question. Toutes ces preuves littérales que vous avez apportées sont parfaitement claires. Mais si ces hommes connaissaient la vérité, comme cela semble évident, pourquoi ne l'ont-ils pas largement fait connaître ?

Réponse. Pour deux raisons. D'abord, le temps n'était pas encore venu. Ensuite, ce n'était pas à eux qu'avait été confiée la tâche de la transmission. Les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo sont le Grand Dharma pur qui doit se répandre largement à l'époque des Derniers jours du Dharma. Il fut transmis aux grands bodhisattvas Surgis de Terre aussi nombreux que les particules de mille mondes réduits en poussière, afin qu'ils la répandent largement. C'est pourquoi Huisi, Zhiyi et Saicho, bien que connaissant parfaitement la vérité au fond de leur coeur, ont laissé la tâche de la propagation au guide et au maître de l'époque des Derniers jours du Dharma, en s'abstenant de l'accomplir eux-mêmes.

L'essence du Dharma Merveilleux (Sado, 1273- à Sairen-bo)

Shakyamuni fit appel à ces Quatre bodhisattva pour leur confier les cinq caractères de Myoho Renge Kyo. Cette transmission ne se passa pas non plus de manière ordinaire car le Bouddha fit d'abord usage de ses dix pouvoirs supranaturels. [...] Ainsi, le Bouddha fit la démonstration mystique de ses dix pouvoirs supranaturels et, dans ce que l'on appelle la transmission essentielle, il révéla le cœur même du Sutra du Lotus pour le transmettre aux Quatre bodhisattva. Il les exhorta à en faire don, après sa disparition, à tous les simples mortels des dix directions. Puis il manifesta encore un autre de ses pouvoirs supranaturels et confia ce sutra, le Sutra du Lotus, et les autres enseignements sacrés qu'il avait exposés de son vivant, à Manjushri et aux autres bodhisattvas, à ceux de notre monde comme à ceux des autres mondes, aux personnes des deux véhicules, aux êtres célestes et aux êtres humains, aux rois-dragons de cette terre, et à d'autres encore. [...] Ces cinq caractères Myoho Renge Kyo ne furent même pas confiés à Mahakashyapa, à ou à d'autres disciples qui avaient pourtant toujours suivi le Bouddha aussi fidèlement que son ombre. Mais en laissant de côté cela, pourquoi le Bouddha refusa-t-il de les transmettre à des bodhisattvas comme Manjushri, et Maitreya ? Même si leurs capacités ne correspondaient pas à la tâche, on comprend mal pourquoi il les aurait rejetés. Il y a vraiment là de quoi s'étonner. Mais le fait est que le Bouddha écarta les bodhisattvas des autres mondes parce que leur lien avec ce monde-ci était faible ; qu'il écarta les bodhisattvas qui, bien que nés en ce monde Saha, n'avaient avec ce monde qu'un lien récent ; ou encore certains bodhisattvas qui étaient ses disciples en cette vie-ci, mais qui ne l'étaient pas quand il avait pour la première fois aspiré à l'Éveil. Parmi les auditeurs-shravakas des quelque quarante années d'enseignement précédant le Sutra du Lotus, ou de l'enseignement théorique* - les quatorze premiers chapitres du Sutra du Lotus - pas un seul n'avait été son disciple depuis le début. [Le Sutra nous apprend que] seuls ces Quatre bodhisattva avaient été les disciples de Shakyamuni, maître du Dharma, depuis le passé illimité de gohyaku-jintengo.

Réfuter l'opposition au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273 à Shijo Kingo)