Le Bouddha Shakyamuni
Statue du Bouddha Shakyamuni

La vie et mission du Bouddha Shakyamuni


Il peut y avoir, et il y a en fait plus d'un Bouddha. Le premier Bouddha dont nous parle l'Histoire est connu sous le nom de Shakyamuni. Il réalisa la réalité ultime de la vie et ses enseignements sont collectivement désignés par le terme "Bouddhisme". Il était fils du Roi Suddhodana, qui régnait sur le royaume du clan Shakya, l'un des petits royaumes de l'Inde à l'époque. Shakya (dans Shakyamuni) est le nom de la tribu à laquelle il appartenait, et muni veut dire sage, ou désigne celui qui est éveillé. A la naissance ses parents lui donnèrent le nom de Gautama Siddharta, Gautama étant son nom de famille et Siddharta son prénom qui signifie "but atteint". Il ne reçut le titre honorifique de Shakyamuni qu'après avoir atteint l'illumination.

Encore très jeune, Siddharta, d'une intelligence exceptionnelle, découvrit que les autres et lui étaient également confrontés à quatre problèmes inévitables dans la vie : la naissance (en ce monde accablé de troubles), le vieil âge, la maladie et la mort. Bien que très protégé, il fut saisi d'un désir irrépressible de lutter contre ces souffrances. Il renonça donc à son héritage royal, au luxe dans lequel il vivait et même à sa famille. Il se mit à vivre une vie de renoncement comme celle des ascètes de son temps. Après avoir vécu de façon ascétique pendant un temps considérable, il découvrit que c'était inutile. Il revint à une façon de vivre plus modérée et s'engagea dans une méditation profonde au terme de laquelle il atteignit l'illumination. Pour transmettre à tous les autres l'illumination qu'il avait acquise, il enseigna pendant cinquante ans, laissant derrière lui de nombreux enseignements.

Avant de pouvoir révéler dans toute sa profondeur son illumination, Shakyamuni eut besoin de préparer soigneusement ses disciples. La vérité de la vie était bien trop difficile à appréhender pour qu'une personne ordinaire y parvienne seulement par l'intellect. Les gens étaient totalement immergés dans les plaisirs immédiats, incapables de concevoir que l'on puisse rechercher une autre forme de bonheur. Il était donc nécessaire que Shakyamuni les mette en face des dures réalités de la vie en ce monde. Il souligna l'inutilité d'une vie remplie de douleur, ne menant qu'à la mort et à la répétition du même cycle indéfiniment dans le temps. La conclusion logique de ces premiers enseignements, connus sous le nom de Bouddhisme Hinayana, fut que la seule façon d'échapper à la souffrance était d'éteindre le désir. Cela signifiait "éteindre" même son corps, puisqu'il était le siège de tous les désirs. Les gens apprenaient donc à rechercher l'état de néant. Ces enseignements constituèrent une première introduction au concept plus profond de la non-substantialité (Ku).

Lorsque ses disciples commencèrent à comprendre ses enseignements plus en profondeur, Shakyamuni les dissuada de rechercher le "vide". Il leur parla d'un autre monde, tout à fait distinct de ce monde transitoire et accablé de troubles. Une personne renaîtrait leur dit-il, dans un monde éternel et heureux, à l'est ou à l'ouest de l'univers, sans avoir même besoin d'éteindre tous désirs. Ses disciples en vinrent à attendre avec impatience l'entrée dans un tel paradis après leur mort. A ces enseignements se rattache une partie des enseignements provisoires du Bouddhisme Mahayana.

Un changement radical se produisit lorsque Shakyamuni enseigna ce que l'on appela plus tard le Sûtra du Lotus. Il encouragea ses disciples à se tourner vers l'intérieur, vers leur propre vie, plutôt que vers un quelconque monde extérieur. Il enseigna que s'ils prenaient conscience de la réalité ultime contenue dans leur propre vie, même le monde qu'ils habitaient deviendrait une terre éternellement paisible.

Et pourtant, même alors, Shakyamuni ne définit pas de façon précise en quoi consistait cette réalité ultime de la vie. Il fallut l'apparition d'un autre Bouddha Nichiren Daishonin, pour que cette "réalité ultime" soit systématiquement et totalement clarifiée.