Les Enseignements de Nichiren Daishonin


Les trois Grandes Lois Esotériques

Les Trois Grandes Lois ésotériques ont été révélées par Nichiren Daishonin pour permettre à tous les êtres humains, à l'époque des Derniers Jours de la Loi, d'atteindre la boddhéité. Les Cinq Guides pour la propagation confirment que les Trois Grandes Lois ésotériques constituent l'enseignement bouddhique qui convient à l'époque des Derniers Jours de la Loi. D'après Nichikan Shonin (1665-1726), L'enseignement que Nichiren Daishonin a transmis est essentiellement contenu dans les Trois Grandes Lois ésotériques et les Cinq Guides pour la propagation (Recueil des commentaires de Nichikan Shonin, p. 430). Ainsi, les Trois Grandes Lois ésotériques constituent l'essentiel de l'enseignement de Nichiren Daishonin et les Cinq Guides pour la propagation sont un principe permettant de bien transmettre cet enseignement.

La première Loi ésotérique est l'objet de vénération de l'enseignement essentiel; la deuxième, le Grand Sanctuaire de l'enseignement essentiel; et la troisième, le daimoku de l'enseignement essentiel. On appelle enseignement essentiel (hommon) les quatorze derniers chapitres chapitres du Sûtra du Lotus qui en comporte vingt-huit. Parmi eux, le chapitre Juryô (16e) revêt une importance toute particulière puisqu'il révèle que Shakyamuni atteignit la boddhéité non pas en cette vie, comme on avait pu jusqu'alors le croire, mais dans un passé très lointain. Toutefois, l'enseignement qui lui permit d'atteindre la boddhéité n'est pas révélé explicitement dans ce chapitre; voilà pourquoi on le dit "ésotérique", il est resté "caché entre les lignes". Cette "Grande Loi dissimulée dans les profondeurs du chapitre Juryô" fut révélée pour la première fois par Nichiren Daishonin sous la forme des Trois Grandes Lois ésotériques.

L'enseignement de Nichiren Daishonin se distingue donc de l'enseignement essentiel du Sûtra du Lotus exposé par Shakyamuni : c'est l'enseignement essentiel suprême "caché dans les profondeurs du chapitre Juryô". Les Trois Grandes Lois ésotériques résultent de l'Éveil de Nichiren Daishonin.

L'objet de vénération (honzon) de l'enseignement essentiel désigne le mandala sur lequel Nichiren Daishonin inscrivit son Éveil de bouddha fondamental.

Le daimoku de l'enseignement essentiel désigne l'invocation: le fait de réciter Nam Myoho Renge Kyo en ayant foi dans cet objet de vénération.

Le Grand Sanctuaire de l'enseignement essentiel est le lieu où est enchâssé l'objet de vénération de l'enseignement essentiel devant lequel on récite daimoku.

On appelle aussi parfois le Gohonzon, l'objet de vénération, "la Loi ésotérique suprême", parce que les deux autres Grandes Lois ésotériques lui sont liées (l'invocation qu'on lui adresse et le lieu où il est enchâssé).

Tous les enseignements exposés par Shakyamuni et les enseignements des bouddhas des Trois Phases de la vie (passé, présent et futur) ont pour but de permettre à tous les êtres humains d'atteindre la boddhéité. Tous découlent des Trois Grandes Lois ésotériques et y sont inclus. Shakyamuni a exposé de très nombreux enseignements, mais ils étaient uniquement destinés à préparer ses disciples à l'enseignement du Sûtra du Lotus. C'est parce que le Sûtra du Lotus contenait les Trois Grandes Lois ésotériques qu'il a eu, à l'époque de Shakyamuni, le pouvoir de conduire les êtres humains à la boddhéité. Mais, à notre époque, celle des Derniers Jours de la Loi, il est impossible d'atteindre la boddhéité grâce au Sûtra du Lotus exposé par Shakyamuni. C'est pourquoi Nichiren D'aishonin révéla la Loi fondamentale qui permet d'atteindre la boddhéité, sous la forme des Trois Grandes Lois ésotériques.

1) L'objet de vénération de l'enseignement essentiel (hommon no honzon)

Dans toute religion, l'objet de vénération est un élément de base, peut-être le plus important. C'est un facteur primordial pour juger de la validité d'une religion. L'objet de vénération de l'enseignement essentiel est la représentation de la vie du bouddha fondamental (existant depuis le passé sans commencement jusqu'à l'avenir sans limite), et la concrétisation de la Loi merveilleuse qui régit l'univers et la vie. Cet objet de vénération suprême permet à tous les êtres humains d'atteindre la boddhéité, c'est-à-dire de parvenir à l'état de vie de bonheur absolu, à notre époque, celle des Derniers Jours de la Loi.

a) Du point de vue de la personne, "la Personne" est Nichiren Daishonin, le bouddha fondamental apparu à l'époque des Derniers Jours de la Loi, éveillé à la Loi merveilleuse permettant à tous les êtres humains d'atteindre la boddhéité.

b) Du point de vue de la Loi, l'objet de vénération désigne le mandala (Gohonzon) sur lequel est transcrit l'état de vie du bouddha fondamental. Au centre de ce mandala est inscrit "Nam Myoho Renge Kyo, Nichiren" et, de chaque côté, sont inscrits les noms d'êtres symbolisant les Dix États, de l'état d'Enfer à l'état de Bouddha. Ce mandala est la concrétisation du principe d'ichinen sanzen, car il représente les dix états présents dans la vie de Nichiren Daishonin. On parle ici d'ichinen sanzen concret, par rapport au principe d'ichinen sanzen théorique formulé par Tien-t'ai.

Dans l'état de Bouddha, la personne et la Loi ne font qu'un. La vie de Nichiren Daishonin ne fait qu'un avec Nam Myoho Renge Kyo, Loi qui régit l'univers et la vie. Le Gohonzon, concrétisation de la Loi, représente également la vie de Nichiren Daishonin qui a révélé la Loi merveilleuse existant depuis le passé sans commencement.

2) Le daimoku de l'enseignement essentiel (hommon no daimoku)

Le daimoku, autrement dit la récitation de Nam Myoho Renge Kyo, est l'invocation respectueuse du nom du bouddha fondamental inscrit sur le Gohonzon. Ce que l'on appelle la foi dans le Gohonzon n'est rien d'autre que la croyance au pouvoir de la Loi de Nam Myoho Renge Kyo, et la récitation de daimoku constitue l'application concrète de cette croyance. Réciter correctement daimoku, c'est croire et réciter soi-même, et encourager les autres à faire de même.

Littéralement, Nam Myoho Renge Kyo signifie "Je me consacre à la Loi de Myoho Renge Kyo", et non au Sûtra du Lotus (dont le titre est Myoho Renge Kyo) exposé par Shakyamuni. Réciter daimoku, c'est réciter le nom du bouddha fondamental en croyant en l'objet de vénération de l'enseignement "dissimulé dans les profondeurs du chapitre Juryô du Sûtra du Lotus". Comme le dit Nichikan Shonin, "Lorsque nous récitons Nam Myoho Renge Kyo avec foi dans le Gohonzon, objet de vénération d'ichinen sanzen, l'état de vie de Nichiren Daishonin se manifeste en nous. "(Recueil de commentaires de Nichikan Shonin, p. 548).

Ceux qui pratiquent reçoivent les grands bienfaits que sont l'atteinte de la boddhéité et l'apparition dans leur propre vie de la force vitale infinie du bouddha fondamental. En ce sens, faire gongyo et réciter daimoku (la pratique quotidienne pour soi), et les activités pour encourager les autres, leur transmettre la Loi et réaliser kosen-rufu (la pratique pour les autres) sont les deux jambes qui permettent d'avancer jusqu'à la boddhéité.

3) Le Grand Sanctuaire de l'enseignement essentiel (hommon no kaidan)

Il s'agit de l'endroit où est enchâssé l'objet de vénération devant lequel on récite daimoku. Dans le terme japonais "kaidan" kai signifie barrer la route aux mauvaises actions, arrêter le mal. A l'origine, le kaidan était l'endroit où les moines faisaient le serment d'observer les préceptes. Mais, dans le bouddhisme de Nichiren Daishonin, il n'est pas nécessaire d'observer des préceptes. Abandonner les croyances erronées et se consacrer à la pratique bouddhique correcte (c'est-à-dire pratiquer avec foi dans le Gohonzon), équivaut à observer les préceptes. Le bouddhisme de Nichiren Daishonin n'est pas réservé aux moines, il est ouvert à tous les êtres humains. En croyant dans le Gohonzon, n’importe quelle personne peut éviter de tomber dans le malheur et d’agir de manière nuisible ; elle peut, au contraire, avancer sur le chemin de la pratique boudhique jusqu’à l'atteinte de la boddhéité. Dans le bouddhisme de Nichiren Daishonin, le Grand Sanctuaire est donc l'endroit où est enchâssé le Gohonzon.

La dernière volonté de Nichiren Daishonin fut la construction, au moment de la réalisation de kosen-rufu, d'un grand sanctuaire pour enchâsser le Dai-Gohonzon légué au monde entier. C'est le lieu ouvert à tous les êtres humains pour qu'ils puissent offrir des prières pour la transformation des aspects négatifs de leur karma et pour la paix et la prospérité du monde. C'est le Grand Sanctuaire de la concrétisation (par opposition à des sanctuaires antérieurs, tels que celui du mont Hiei, au Japon, à l'époque de la Loi formelle, dans le deuxième millénaire après la mort de Shakyamuni). Ce Grand Sanctuaire de la concrétisation devait être construit dans l'esprit de la pratique pour soi et pour les autres au moment où la réalisation de kosen-rufu (la paix mondiale par le respect des valeurs bouddhiques) serait proche. Le Sho-Hondo, situé au Taiseki-ji, fut construit pour répondre à ce vœu de Nichiren Daishonin. L'endroit où est installé le Gohonzon devant lequel nous récitons daimoku pour nous-même et pour les autres, avec la forte détermination de réaliser kosen-rufu, correspond, au sens large, au "Grand Sanctuaire de la concrétisation".